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quelconque. S’il avait une grandeur quelle qu’elle fût, il serait fini ; et une grandeur finie ne peut jamais produire un mouvement infini et éternel, pas plus qu’elle ne peut avoir une puissance infinie. Immobile et immuable, il a éternellement la force de produire le mouvement sans fatigue et sans peine ; et son action ne s’épuise jamais, toujours uniforme, égale et identique, d’abord en lui-même, et ensuite dans le mobile, sur lequel elle s’exerce.

Enfin, où placer dans l’univers le premier moteur ? En quel lieu réside-t-il, si toutefois on peut sur l’infini et l’éternel élever une telle question ? Est-ce au centre ? Ou n’est-ce pas plutôt, la circonférence, puisque c’est à la circonférence que les mouvements sont les plus rapides, et que ce sont les parties les plus rapprochées du moteur qui sont mues avec le plus de rapidité ? Tel est le système du monde, mu durant l’éternité par le premier moteur, qui n’a lui-même, dans son unité, dans son infinitude et dans son immobilité, ni parties ni aucune espèce de grandeur possible.

Voilà les derniers mots et les dernières idées de la Physique d’Aristote, terminant cette vaste étude par une théorie de l’action de Dieu sur le monde. Certainement on ne peut pas approuver cette théodicée