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qu’un mouvement qui sera de toute nécessité un, identique, continu et premier comme lui. Il s’agit donc de trouver un mouvement qui remplisse toutes ces conditions. Or en y regardant de près, on voit que, dans les deux espèces de mouvement qu’on appelle d’accroissement et d’altération, ou, en d’autres termes, de quantité et de qualité, on implique toujours l’idée d’un mouvement de lieu, c’est-à-dire de translation. La translation est donc logiquement et essentiellement le premier de tous les mouvements, puisque tous les autres le supposent nécessairement, tandis que celui-là peut se passer de tous les autres. De plus, la translation ou mouvement dans l’espace est le privilège des êtres les plus relevés ; et l’on voit qu’elle est accordée aux animaux les plus parfaits, tandis qu’elle est refusée aux plantes. Enfin la translation paraît supérieure, en ce que dans la translation la substance demeure plus immuable que dans tout autre espèce de mouvement, où l’être doit toujours être modifié, soit dans sa qualité, soit dans sa quantité.

À tous ces titres déjà, rationnels, essentiels, chronologiques, la translation est le premier des mouvements. Mais en outre elle est le seul qui puisse être continu. Tous les autres mouvements vont d’un contraire