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pas besoin de plus d’un seul principe pour expliquer cette alternative perpétuelle de génération et de destruction, et ce changement incessant qui se manifeste dans toutes les choses naturelles. Certainement cet argument tout logique qu’Aristote donne ici, comme il le répète au douzième livre de la Métaphysique, n’est pas sans valeur ; mais il pouvait être présenté sous une forme à la fois plus réelle et plus claire ; et l’unité de dessein qui éclate dans toutes les parties de la nature, tant admirée par Aristote, révèle irrésistiblement l’unité de son auteur. Puis, comment comprendre que le premier moteur, qui est éternel et infini, puisse ne pas être un ? Comment la pluralité pourrait-elle s’accorder avec son infinitude ?

Jusqu’à présent, il a été démontré que le premier moteur est unique et qu’il est éternel dans son unité et dans son action. Mais quelle est la nature et l’espèce particulière de mouvement que produit le premier moteur ? Telle est la seule et dernière question à peu près qu’il reste encore à éclaircir, et dont la solution doit terminer toute la science de la physique.

Le mouvement étant éternel, le premier moteur qui est un et éternel aussi, ne pourra produire