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de leurs genres : ainsi c’est autrement que Polyclète et le statuaire sont causes de la statue, parce que c’est pour le statuaire un accident que d’être Polyclète ; et, de leur côté, les classes qui embrassent l’accident sont causes autrement que l’accident, dans le cas, par exemple, où l’on dirait que l’homme, ou même en général l’animal, est cause de la statue. [195b] Il y a, du reste, en un autre sens, des accidents qui sont plus rapprochés et d’autres plus éloignés, comme dans le cas où l’on dirait qu’un blanc et un musicien sont causes de la statue. Mais toutes les causes, soit proprement dites, soit par accident, se prennent tantôt comme puissances et tantôt comme actes : par exemple la cause de la construction d’une maison, c’est le constructeur ou le constructeur en train de construire. A propos des choses dont les causes sont causes, il faudrait répéter ce que nous venons de dire : par exemple, c’est de cette statue, ou de la statue, ou en général de la matière que la cause est cause et de même pour les choses qui ne sont qu’accidentellement causées par les causes. Ajoutons que les choses dont les causes sont causes et les causes peuvent être prises et suivant chacune de leurs acceptions séparément et en en combinant plusieurs : on dira, par exemple, non pas que Polyclète ou que le statuaire, mais que le statuaire Polyclète est cause de la statue. Néanmoins, toutes ces acceptions se ramènent au nombre de six, dont chacune comporte elle-même deux acceptions ; ce sont : le particulier et le genre, le par soi et l’accident (et aussi l’accident et ses genres), le combiné et le simple, toutes ces acceptions se rapportant chacune tantôt à l’acte et tantôt à la puissance.

La différence est que les causes en acte et particulières existent ou sont inexistantes en même temps que ce dont