Page:Aristote - Physique, II (éd. O. Hamelin).djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
CHAPITRE II.


En outre, la φύσις (physis), au sens de génération, est le passage à la φύσις (physis), [au sens de nature]. Car, sans doute, le mot ἰάτρευσις iatreusis ou guérison, [quoique de formation analogue au mot φύσις dans le sens de génération] ne signifie pas le passage à l'ἰατρική, l’art de guérir, mais à l'ὑγίεια, la santé, puisque ἰάτρευσις, la guérison vient nécessairement de l'ἰατρική, l’art de guérir au lieu d’y aboutir ; mais c’est un autre rapport qu’il y a entre φύσις (physis), au sens de génération et φύσις (physis), [au sens de nature], car le φυόμενον [ou l’engendré], en tant qu'on dit de lui : φύεται [c'est-à-dire en tant que sa génération est en train de s’accomplir], va d’un point de départ vers un terme. Vers quel terme ? Assurément, ce terme n’est pas ce dont l’engendré vient, mais ce vers quoi il tend. [Or, ce vers quoi il tend, c’est la forme]. Donc c’est la forme qui est la nature.

Mais la forme et la nature se disent en deux sens, car la privation est forme en quelque façon. La privation est-elle donc un contraire dans la génération absolue aussi ou bien n’en est-elle pas un ? Nous aurons à le rechercher plus tard.


CHAPITRE II



Après avoir distingué les divers sens du mot nature, il est à propos d’examiner quelle différence il y a entre le mathématicien et le physicien. En effet les surfaces, les solides, les longueurs et les points sur lesquels spécule le mathématicien [ne] sont [que] les attributs des corps naturels ; et d’autre part l’astronomie est-elle autre chose que la physique ou n’en est-elle pas [plutôt] une partie ? Il serait étrange qu’il appartînt au physicien de connaître