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cause de tout le bien qui se fait dans les sociétés humaines, presque l’unique obstacle au mal qui ne se fait pas.

Nous n’avons eu pour but dans ce discours, comme nous l’avons dit, que de mettre le lecteur à même d’apprécier la doctrine morale d’Aristote, en faisant connaître, autant que cela est possible, dans une esquisse rapide, l’état de la science avant ce philosophe, et ce qu’elle a dû aux méditations de ses successeurs immédiats. Par conséquent, l’histoire de la morale, pendant les siècles de barbarie, ou pendant le moyen âge, et depuis la renaissance des lettres en Europe, jusqu’à nos jours, quelque intérêt qu’elle présente, n’appartient pas proprement à notre sujet. Nous nous arrêterons donc ici, et nous nous bornerons à faire remarquer que l’ouvrage dont nous avons entrepris la, traduction est, en effet, au moins sous le rapport purement rationnel et philosophique, ce que les anciens nous ont laissé de plus parfait en ce genre. Cicéron dans un de ses plus admirables traités de morale et de philosophie[1], où il a amplement exposé et discuté les doctrines opposées d’Épicure et de Zenon, n’hésite pas à donner hautement la préférence sur l’une et l’autre, à celle d’Aristote et des philosophes de son école.

  1. Voy. Cic. De Finibus bonorum et malorum. Particulièrement le 4e et le 5e livres.