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qui ne peut se ranger dans l’une de ces deux classes est indiffèrent, comme là richesse, la force,

    elles sont obligatoires. Elle ne saurait rien emprunter de l’expérience, puisqu’elle dicte ses lois bien long-temps avant que celle-ci ait pu être acquise, et que c’est elle qui dirige les travaux nécessaires à cette acquisition. Obéis a ta Raison pratique, comme au suprême ordonnateur de l’étroite enceinte de ta nature, telle est la forme essentielle et primitive de la Loi morale. « La raison pratique produit l’idée de Devoir, exclusivement propre à l’homme, et qui comprend toute son existence morale Le bonheur, n’étant que la somme ou l’ensemble de tout ce qui est agréable dans la vie de l’homme, et ce qui est agréable, ou ce qui flatte notre sensibilité, ne pouvant être le même pour une même personne dans tous les temps, ni pour plusieurs personnes dans des temps différents, le bonheur (disons-nous) ne saurait être pris pour motif premier et déterminant du devoir. Il n’y a que la considération de la raison pratique elle-même, comme législatrice, il n’y a que son autorité suprême, reconnue par l’homme, qui puisse le porter à obéir à ce qu’elle ordonne. L’homme ne s’élève à la dignité morale, qu’en s’humiliant devant elle, comme étant ce qu’il y a de plus sublime dans sa nature ; qu’en se soumettant à ce qu’elle prescrit, sans condition, sans chercher des motifs plus éloignés, sans aspirer, par cette conduite, à aucun autre but, sans même attendre aucune récompense, mais uniquement parce que ce qu’elle prescrit. est raisonnable. « Voy. Darstell. der Verschied. Moralsysteme, dans le premier volume de la traduction