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que ce qui est contraire à la morale, de bien[1] véritable que ce qui y est conforme, et que tout ce

  1. Cette abstraction de l’empiré ou de l’autorité absolue de la raison dans les considérations morales, a été portée encore plus loin, par Kant, auteur d’un système de philosophie qui, à la fin du dernier siècle, a fortement agité tous les esprits en Allemagne, et qui a été remplacé par d’autres systèmes où l’on s’est efforcé d’arriver à des abstractions encore plus raffinées que celles de Kant. Ce philosophe distingue la Raison pratique, de la Raison spéculative ; « Cette dernière, suivant lui, ne puise rien dans son propre fonds, tandis que la raison pratiqué y puise tout ; elle trouve son point fixe dans les idées de moralité qui constituent son essence, dans les préceptes qu’elle prescrit à l’homme, dans les devoirs qu’elle lui impose, sans avoir d’autre compte à rendre de son autorité suprême. De ce point élevé, elle descend dans notre monde sensible, dans là vie humaine, où elle règle tout, jusqu’aux moindres détails, en même temps qu’elle suppose ou confirme toutes les connaissances acquises par l’entendement. Elle leur donne une perfection qu’il avait jusque là vainement tenté de leur procurer, en plaçant à la tête ou au sommet de tout un dieu, qui n’est pas lin premier être d’une nature indéterminée, mais un créateur du monde qu’il dirige, un rémunérateur et un juge dès actions des hommes. » « Telle est là base ; ou le principe fondamental du système moral de Kant ; la Raison pratique est la plus haute faculté de l’homme : lés conséquences qui en sont déduites ne peuvent avoir aucune base plus profonde, elles ont toute la certitude d’une démonstration,