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de sa sensibilité[1]. Dieu, disaient les stoïciens, est la suprême raison, le législateur qui prescrit ce qui est juste, c’est-à-dire ce qui est moralement bon, et qui défend ce qui est injuste ou ce qui est moralement mauvais ; et, suivant eux, il n’y a point d’autre bien ni d’autre mal que le bien et le mal moral. Dieu, ajoutaient-ils, est l’être souverainement heureux ; la raison parfaite, le bonheur parfait, et la vertu aussi parfaite, sont trois propriétés ou attributs unis en lui par un lien indissoluble, et qui composent la perfection absolue. Or, l’homme est étroitement uni à la divinité, puisque son ame est d’une nature divine, puisqu’elle est une émanation de la divinité même ; l’homme doit donc s’efforcer de ressembler à Dieu, sous le rapport de la perfection morale.

La droite raison[2], qui est pour lui la loi suprême, qui lui prescrit ce qu’il doit faire ou ne pas faire, voilà le principe moral dé la philosophie de Zénon. Vivre d’une manière conforme à la nature, c’est-à-dire, à la raison et à la vertu, telle est la règle fondamentale de la morale stoïcienne. C’est

  1. {{Lang|la|Zeno, quasi expertes corporis simus, animum solum complectitur. (Cic. De Finib. l. 2, c. 12.) « Zénon, dit Cicéron, n’a eu égard qu’à notre ame, comme si nous n’avions point de corps. »
  2. Ὄρθος λόγος.