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DISCOURS PRÉLIMINAIRE,


OU


INTRODUCTION
À LA MORALE D’ARISTOTE.





LA morale fut considérée par les anciens, sous deux points de vue distincts, ou, si l’on veut, divisée en deux parties. L’une, qui fut appelée Morale pratique, consistait en préceptes, en maximes générales pour servir à la conduite de la vie ; elles étaient le résultat de l’expérience des générations successives, de l’observation attentive du cours des choses et des événements dans les sociétés humaines ; le fruit de l’étude du cœur humain, de ses penchants naturels et de ses passions.

L’autre partie, qui comprenait l’exposition des recherches des philosophes sur le souverain bien, considéré comme le but principal et essentiel de la vie, où l’on s’attachait à remonter aux faits généraux et primitifs de l’intelligence de l’homme, pour en déduire, comme des conséquences, les règles les plus importantes de nos devoirs, et montrer