Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/65

Cette page n’a pas encore été corrigée

souvent peu d’attrait et d’amusement dans la lecture de l’ouvrage que nous publions. Sans doute, avec plus de talent, le traducteur serait parvenu plus fréquemment à dissimuler l’inconvénient qui naissait de la nature même de son entreprise ; mais il lui a semblé qu’il était impossible de l’éviter entièrement, à moins que de s’écarter du texte de l’auteur, beaucoup plus qu’il n’est permis de le faire dans ce genre d’écrits[1].

Socrate, Platon, et Aristote, avaient pris pour base de leur doctrine morale la considération du bonheur, en tant qu’il peut résulter de nos sentiments soumis à la raison, et dirigés par elle. Ainsi, la sensibilité et la raison furent les deux principes sur lesquels se fondait toute leur théorie. On aurait, en effet, difficilement trouvé une autre classe de phénomènes aussi généraux à laquelle on pût rapporter tout cet ordre d’idées. L’unique moyen

  1. Comme l’ensemble de la doctrine et les principales idées de l’écrivain grec sont ce qui intéresse surtout les personnes qui n’ont pas le loisir d’entreprendre une lecture suivie et attentive de l’ouvrage entier, on s’est appliqué à donner, sous le titre d’Argument, une analyse, aussi exacte et complète qu’il était possible, dé chaque livre. En sorte que, si l’on n’y trouve pas tout ce qui est compris dans le texte, on est au moins assuré de n’y trouver que les pensées d’Aristote, exprimées le plus souvent dans les termes mêmes de cet auteur.