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et en la traitant comme une science distincte, déclare expressément qu’il ne la regarde pas moins comme une branche de la science sociale, comme un ensemble de vérités et de connaissances qui servent de base à celle-ci, ou qui en sont les préliminaires indispensables.

Aristote, à l’exemple des philosophes qui l’avaient précédé, prend pour point de départ, de ses considérations sur ce sujet, la question du souverain bien, ou l’idée absolue de bonheur. Tout ce qu’on fait, dit-il, tout ce qu’on entreprend, a nécessairement un but, qui est, en dernière analyse, le plus grand bien possible de celui qui. agit. Par conséquent, tous les arts, toutes les sciences dont l’homme s’occupe, ont pour but ou pour dernière fin, un certain avantage qui doit en résulter ; et comme elles sont subordonnées ; à quelques égards, les unes aux autres, il doit y en avoir quelqu’une dont la fin est principale, essentielle, et telle que les autres ne soient, pour ainsi dire, que des moyens d’arriver à celle-là. Cette science principale et supérieure est la politique, qui a pour but le plus grand bonheur de l’homme, et même des hommes réunis en sociétés.

Mais qu’est-ce que le bonheur ? A cette occasion, notre philosophe examine et discute d’abord les opinions le plus généralement admises sur cette question (et c’est, en général, la méthode qu’il