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que la vertu et la science sont, pour ainsi dire, une seule et même chose, il méconnaissait presque entièrement le principe de la liberté morale. C’est cette partie de sa doctrine qu’Aristote combattit en traitant de ce qu’il y a de volontaire et d’involontaire dans les actions de l’homme[1].

Suivant Platon, le bonheur est inséparable de la vertu ou de la perfection morale ; il la regarde comme la source des plus pures délices. Cependant, il affirme plus d’une fois que l’homme est dans l’obligation d’agir toujours d’une manière conforme aux lois les plus rigoureuses de la morale, quand même les plus cruelles douleurs, et la mort, devraient être la conséquence inévitable d’une pareille conduite. Cette contradiction apparente s’explique par la ferme croyance à l’immortalité de l’âme, à la bonté et à la justice de Dieu, croyance qu’il avait puisée dans les leçons de Socrate, et qu’il s’efforça sans cesse d’appuyer sur toutes les preuves de sentiment et de raison qui lui semblaient le plus propres à l’affermir.

Au reste, on ne trouve dans ses écrits rien de proprement systématique sur les devoirs. Le nom même qui exprime cette notion ou conception n’existait pas, du temps de Platon, dans la langue greque. Cependant il les a indiqués presque tous,

  1. Voyez la Morale d’Aristote, 1. III, c. i— 5.