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LIVRE VII, CHAP. X.

lution de cette république, où l’on ne se soucie nullement des lois. » L’homme vicieux, au contraire, ressemble à une cité où l’on observe les lois, mais où l’on en a de mauvaises.

Enfin, l’intempérance et la tempérance sont relatives à ce qui sort des limites communes, en fait d’habitudes ; ainsi l’un persiste plus dans le bien, et l’autre moins que ne le peuvent faire la plupart des hommes. L’intempérance des caractères mélancoliques est plus susceptible de s’amender que celle des hommes qui, après avoir pris une résolution, ne savent pas y tenir ; et les hommes devenus intempérants par suite de mauvaises habitudes, peuvent plutôt se réformer que ceux qui le sont par tempérament : car l’habitude est plus facile à changer que la nature ; et même c’est parce qu’elle ressemble à la nature qu’elle est quelquefois si difficile à changer, comme dit aussi Evénus[1] : « N’en doute point, ami, un exercice constant, l’application et l’étude ont des résultats durables : c’est là ce qui, chez les hommes, finit par être comme la nature elle-même. »

Ainsi, nous avons dit ce que c’est que tempérance, intempérance, fermeté ou force, et mollesse

    dans sa vieillesse, irrité de l’injustice des spectateurs, il détruisit plusieurs de ses comédies, qui étaient fort ingénieuses, et écrites avec beaucoup de talent. »

  1. Poète élégiaque : il était de Paros. Voyez les notes sur l’Apologie de Socrate, p. 72, édit. de 1806, chez Mr Firmin Didot.