Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/41

Cette page n’a pas encore été corrigée

Par conséquent, le bien absolu pour l’homme se trouve dans la subordination entière de tous ses désirs, de tous ses penchants, de toutes ses passions, à la raison ; dans l’harmonie de toutes ses facultés, en sorte qu’il soit constamment d’accord avec lui-même, et avec les autres êtres raisonnables. Ce ne doit point être, de sa part, un calcul, une comparaison entre des peines et des plaisirs plus ou moins grands, il doit s’efforcer d’atteindre à la perfection uniquement en vue de la perfection elle-même, suivre la raison uniquement pour elle-même : tel est le caractère de la vertu, telle en est l’idée absolue, car le nom qui l’exprime dans la langue grecque, signifie aussi perfection, et est très-souvent pris en ce sens par les philosophes grecs.

Platon, regardant le désir du bien en soi ou du bien absolu, comme une nécessité inévitable, et, pour ainsi dire, comme une loi de la volonté de l’homme, en concluait que personne ne fait le mal de son plein gré, et précisément pour faire ce qui est mal, mais qu’il est impossible, au contraire, que l’on veuille jamais faire autre chose que le bien. Seulement il arrive souvent qu’on ne le connaît pas ; d’où il concluait que l’homme ne s’écarte de la vertu que fauté de savoir distinguer les biens et les maux véritables ; et, en ramenant ainsi toute la question de la liberté, à la doctrine de Socrate,