Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

vertu, sur le souverain bien, sur les devoirs des hommes considérés, soit comme individus, soit comme membres d’une société régie par des lois communes, en sorte qu’on voit avec évidence que, dans son opinion, la morale et la politique ne faisaient qu’une seule et même science.

Socrate n’avait fait que donner, s’il le faut ainsi dire, une base rationnelle aux principes de morale ou aux règles de conduite universellement admises avant lui par tous les hommes qui savaient entendre la voix de la conscience et y obéir. Il avait fait voir qu’un pareil système de conduite est essentielleinent conforme aux lois de la raison ; et qu’un système contraire, non-seulement ne peut jamais conduire au bonheur, mais même implique toujours une sorte d’absurdité dans le raisonnement. Dès-lors, tout ce sujet se trouvait ramené à un point de vue assez simple ; et il semblait qu’on pouvait facilement conclure de tout ce qu’on connaissait et qu’on pouvait connaître de la nature morale de l’homme, que des deux parties ou éléments dont elle se compose, sensibilité et raison, l’une doit constamment être subordonnée aux directions de l’autre. C’est aussi, il faut en convenir, le résultat auquel Platon est arrivé, mais par une marche peu sûre, et à travers mille détours pénibles et obscurs, mais en compliquant la question principale d’un grand nombre de discussions