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la vertu, en général. C’est ce que l’on a nommé, dans les livres de morale, les quatre vertus cardinales ou fondamentales ; et la doctrine de Socrate peut se rapporter, en grande partie, à cette division ; qui paraît avoir aussi été connue avant lui chez les Grecs.

Platon adopta et développa à sa manière, c’est-à-dire, avec sa brillante imagination et son éloquence sublime, les principales vérités morales si souvent présentées par Socrate dans ses ingénieux entretiens ; il y ajouta des vues importantes qui lui étaient propres, et s’appliqua surtout à approfondir et à généraliser quelques-unes des propositions fondamentales de la science des mœurs. En un mot, c’est particulièrement dans les écrits de ce philosophe que la morale commença à revêtir une forme scientifique. Cependant, Platon n’a point composé, à proprement parler, de traité de morale ; on ne trouve dans aucun de ses ouvrages, une exposition suivie et méthodique de sa doctrine sur ce sujet ; mais dans plusieurs de ses dialogues, les questions de morale se trouvent mêlées avec des objets qui appartiennent à d’autres sciences, telles que la politique, la métaphysique et la physiologie, ou connaissance générale de la nature. C’est surtout dans ses livres de la République et des Lois, qu’il a développé avec plus d’étendue ses pensées sur la