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LIVRE VI.

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ARGUMENT.

I. On a distingué les vertus morales, dés vertus intellectuelles, on a examiné avec quelque détail, en quoi consistent les premières, il convient à présent de considérer aussi les autres. On a également reconnu deux parties de l’ame ; l’une, douée de raison, et l’autre, qui en est privée : il faut encore considérer la partie raisonnable comme divisée en deux autres parties ; l’une, capable de juger ou d’apprécier les choses nécessaires, et l’autre qui s’applique aux choses contingentes. — II. Entre les trois choses qui sont dans l’ame, le sens, l’intelligence et l’appétit, ou le désir, le sens n’est pas un principe d’action ; mais c’est le choix ou la préférence, déterminée par le désir et par l’intelligence. Rien de ce qui est passé ne peut être un objet de préférence, ni de délibération. La vérité est l’œuvre ou le produit des deux parties intelligentes de l’ame. — III. Les moyens à l’aide desquels elle connaît la vérité, sont au nombre de cinq : l’art, la science, la prudence, la sagesse et l’intelligence. La science est une habitude de croyance et dé démonstration dont les objets sont nécessaires, éternels, ingénérables et incorruptibles. — IV. Il faut distinguer, dans les actions, celles dont le résultat est durable, et celles dont l’effet s’évanouit à mesure qu’il est produit. L’art ne s’applique qu’aux actions du premier genre : il est une habitude d’agir, à l’occasion des choses contingentes, en prenant pour guide la véritable raison. Il n’y a point d’art des choses nécessaires et naturelles. — V. La prudence consiste à être en état de prendre les résolutions les plus conformes à notre bonheur, en général. Elle se rapporte,