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attributs de la divinité, et l’homme vertueux doit s’appliquer sans cesse à se rapprocher de cette nature divine, à laquelle il participe par la plus noble partie de lui-même.

Le bonheur consiste à faire le plus de bien qu’on peut aux autres hommes, (même à ses ennemis, à qui on ne doit jamais rendre le mal pour le mal, ) à sa patrie, à sa famille, en travaillant surtout à propager les sentiments de vertu, en se rendant soi-même aussi libre et aussi indépendant qu’on le peut, non-seulement de la tyrannie des hommes, mais de celle de ses propres passions, bien plus redoutable encore et bien plus funeste.

IV. Savoir, et agir d’une manière conforme aux lumières de son esprit, ou à ce qu’on sait, sont des choses inséparables de leur nature. Mais toute science qui n’a pas pour but de rendre les hommes plus heureux, en les rendant plus vertueux, n’est qu’une science vaine et superflue.

V. On doit toute obéissance aux lois établies ou écrites, parce qu’elles ont en vue le plus grand bien de tous les membres de la société : mais celles même qui ne nous semblent pas justes, doivent encore être respectées ; on doit leur obéir, parce qu’elles font partie de l’ensemble des conditions par lesquelles l’état subsiste et se conserve. Toutefois il y a des lois non-écrites, qui sont l’expression