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toutes se rapportent à des discours et à des actions auxquelles ce commerce peut donner lieu ; mais elles diffèrent en ce que l’une regarde la vérité, et les deux autres le plaisir ou l’agrément. Entre ces dernières, l’une est plus particulièrement relative aux divertissements, et l’autre, aux autres circonstances de la vie sociale.

IX. Pour ce qui regarde la pudeur, on n’en peut guère parler comme d’une vertu[1] ; car elle semble plutôt être une passion, une affection fugitive, qu’une habitude morale ; Aussi peut-on la définir une sorte de crainte du déshonneur. Et, en effet, elle a beaucoup de ressemblance avec la crainte que cause un danger imminent ; car ceux qui éprouvent de la honte rougissent, et la crainte de la mort se manifeste par une pâleur subite. Or, ces deux affections, en quelque sorte purement corporelles, semblent indiquer un sentiment plutôt qu’une habitude.

Au reste, ce sentiment ne convient pas à tous

    relleuse (c, 6). 3° Le milieu entre la bouffonnerie et la rusticité, dont il a traité dans ce chapitre même, et qui n’a point de nom. Il met ces trois sortes de vertus dans la classé de celles qu’il appelle naturelles, par opposition aux vertus morales proprement dites, qui ne peuvent être que le résultat d’une détermination réfléchie. (Voyez Eudem. l. 3, c. 7 ; et M. M. l. i, c. 33).

  1. Voyez, sur le même sujet, M. M. l. i, c. 30 ; Eudem. l. 3, c. 7 ; Rhetor. l. 2, c. 6. Voyez aussi, parmi les œuvres morales de Plutarque, le traité de la Mauvaise Honte (tom. 8, p. 95 de l’édit. de Reiske); le chapitre 11 des Caractères de Théophraste, etc.