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raison d’attacher tant d’importance à ces vicissitudes ? car, enfin, ce ne sont pas elles qui constituent le bien et le mal en soi ; mais la vie humaine a besoin, comme nous l’avons dit, d’en tenir compte, au moins jusqu’à un certain point ; au lieu que ce sont les actions conformes à la vertu, qui décident du bonheur, comme les actions contraires décident de l’état opposé. La question présente vient même à l’appui de cette opinion, car il n’y a rien dans les choses humaines où la constance se manifeste autant que dans les actions conformes à la vertu ; elle y paraît plus que dans les sciences mêmes ; et c’est précisément parce que les hommes parfaitement heureux portent cette constance jusque dans les moindres détails des actions de leur vie, qu’elles sont ce qu’il y a de plus honorable à la fois, et de moins sujet à l’instabilité ; et cela même semble être cause qu’ils n’ont pas, à cet égard, un moment d’oubli.

Ainsi donc, le caractère que nous cherchons se

    venu, en grec, en latin, et dans la plupart des langues modernes, le symbole de l’inconstance et de la versatilité.


    …Id quoque_ quod ventis nutritur et aurâ
    Protinus adsimulat lactu quoscumque colores.

    (Ovid., Metam., I. 15 vs. 412.)

    Des observations plus récentes ont appris que c’est un animal extrêmement lent dans ses mouvements, qui se nourrit d’insectes, et dont les couleurs changent par l’effet des affections qu’il éprouve, et du mouvement qu’elles donnent à son sang, qui est d’un beau violet, etc. (Voy. le Nouveau Dictionn. d’Hist. naturelle.)