Page:Aristote - La Politique.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

fait pauvres, qui se sont vendus par misère. On en pourrait citer bien des exemples ; mais ce qui s’est passé de nos jours à l’occasion des Andries le prouve assez. Quelques hommes gagnés par argent ont, autant du moins qu’il fut en leur pouvoir, ruiné l’État. La puissance illimitée, et l’on peut dire tyrannique, des Éphores a contraint les rois eux-mêmes à se faire démagogues. La constitution reçut ainsi une double atteinte ; et l’aristocratie dut faire place à la démocratie.

§ 15. On doit avouer cependant que cette magistrature peut donner au gouvernement de la stabilité. Le peuple reste calme, quand il a part à la magistrature suprême ; et ce résultat, que ce soit le législateur qui l’établisse, ou le hasard qui ramène, n’en est pas moins avantageux pour la cité. L’État ne peut trouver de salut que dans l’accord des citoyens à vouloir son existence et sa durée, Or, c’est ce qu’on rencontre à Sparte ; la royauté est satisfaite par les attributions qui lui sont accordées ; la classe élevée, par les places du sénat, dont l’entrée est le prix de la vertu ; enfin