vient de signaler dans la constitution de Lacédémone, c’est la disproportion des propriétés. Les uns possèdent des biens immenses, les autres n’ont presque rien ; et le sol est entre les mains de quelques individus. Ici la faute en est à la loi elle-même. La législation a bien attaché, et avec raison, une sorte de déshonneur à l’achat et à la vente d’un patrimoine ; mais elle a permis de disposer arbitrairement de son bien, soit par donation entre-vifs, soit par testament. Cependant, de part et d’autre, la conséquence est la même. § 11. En outre, les deux cinquièmes des terres sont possédés par des femmes, parce que bon nombre d’entre elles restent uniques héritières, ou qu’on leur a constitué des dots considérables. Il eût été bien préférable, soit d’abolir entièrement l’usage des dots, soit de les fixer à un taux très bas ou tout au moins modique. À Sparte au contraire, on peut donner à qui l’on veut son unique héritière ; et, si le père meurt sans laisser de dispositions, le tuteur peut à son choix marier sa pupille. Il en résulte qu’un pays qui est capable de fournir quinze cents cavaliers et trente mille
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