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liberté. Enfin, au milieu de ces espèces si nombreuses d’oligarchies et de démocraties, Socrate ne parle de leurs révolutions que comme si chacune d’elles était unique en son genre.


§ 1. Dans la République. Voir la République de Platon, livre VIII, p. 130, trad. de M. Cousin, et la note de la page 323. Cette note, fort développée, de M. Cousin, discute et résume toutes les recherches des éditeurs et des commentateurs sur ce passage de Platon ; et le résultat général est que ce passage est pour nous complétement inintelligible. L’était-il également pour les anciens et, ici en particulier, pour Aristote ? La chose n’est pas supposable. Rien dans la citation qu’il en fait ne l’indique. Il trouve bien, il est vrai, la théorie de Platon erronée, puisque la dernière partie est, selon lui, la seule qui ne soit pas fausse ; mais il ne dit pas que l’expression de cette théorie est pour lui un non-sens, comme elle l’est pour nous. Il faut donc croire qu’il la comprenait sans peine tout en la désapprouvant ; on peut en dire autant des commentateurs anciens de Platon, que ce passage ne semble point avoir arrêtés comme inintelligible. S’il ne nous offre aujourd’hui aucun sens, c’est probablement que les expressions géométriques qui y sont employées, ne nous sont pas assez familières. Ce qui paraît le plus probable, c’est qne ces multiplications successives doivent produire le nombre cinq mille quarante, qui a une haute importance dans la théorie politique de Platon (voir plus haut, livre II, ch. in, § 2), et qui marque sans doute aussi la grande période des révolutions. Après une assez longue étude de cette énigme, je n’ai à proposer aucune solution nouvelle. J’aurais peut-être même dû, à l’exemple de M. Cousin, supprimer dans ma traduction un passage aussi peu satisfaisant. Du reste, la critique d’Aristote ne porte pas absolument sur les mots, et l’on peut fort bien la comprendre, indépendamment de la citation qu’il tire de l’ouvrage de son maître. Ilfaut voir aussi sur les causes des révolutions, suivant Platon, les Lois, liv. III, p. 131 et suiv., trad. de M. Cousin. Pour prévenir les révolutions, Platon a créé le corps des Gardiens des Lois. C’est une institution admirable, qui, sous une forme ou sous une autre, devrait se retrouver dans tous les États. Aristote a eu tort de ne point discuter cette pensée de son maître. Voir les Lois, livre XII, à la fin, et les livres V, VI, VII, VIII de la République. Polybe et Machiavel ont tracé aussi le cercle que suivent fatalement les révolutions des États, Histoire générale, liv. IV, ch. V et suiv., et ch. LVII ; et Discours sur les Décades de Tite-Live, I. ch. II.

§ 2. Au système lacédémonien. Voir la République, livre VIII, p. 144, trad. de M. Cousin.

§ 3. La tyrannie succède aussi à la tyrannie. Platon ne fait venir la tyrannie que de la démocratie extrême, Républ., livre VIII, p. 165 et 169, trad. de M. Cousin. De Myron à Sicyone. Myron était un des descendants d’Orthagoras. Voir plus haut, ch. IX, § 21. Antilèon. On ne connaît point autrement Antiléon. À Carthage. Ceci est tout à fait en contradiction avec ce qu’Aristote a dit plus haut, livre II, ch. VIII, § 1, et ce qu’il dira quelques lignes plus bas, dans ce chapitre, § 4. Il faudrait probablement ici Chalcédoine et non Carthage ; on sait que ces deux mots ont été souvent en grec confondus l’un avec l’autre.

§ 4. Panxtius. Voir plus haut, ch. VIII, § 4. Celle de Cléandre. Voir Hérodote, Polymnie, chapitre CLIV. Cléandre existait vers l’époque de la guerre Médique. Celle d’Anaxilas. Hérodote, Erato, ch.XXIII. Anaxilas vivait dans le même temps que Cléandre. L’égalité politique. Voir une remarque toute pareille, livre III, ch. III. §§ 3, 4. À Carthage. Voir plus haut la note sur Carthage, dans ce chapitre, § 3.

§ 5. Socrate néglige. Voir Platon, République, livre VIII, trad. de M. Cousin, p. 141. Tennemann, Histoire de la philosophie, t. III, p. 325, a fait un bel et juste éloge de ce livre de la Politique, qui est certainement le plus remarquable de tous. « Aristote a déposé dans ce livre un trésor d’expérience et de connaissance des hommes, éternellement applicables et utiles. » Puis Tennemann ajoute : « Les moyens de conservation qu’il assigne à la tyrannie ne sont pas au-dessous du génie d’un Machiavel. » Voir plus haut, chapitre IX, § 5. Bodin a imité ce VIIIe livre dans le IVe de sa République. — Voir sur la conclusion de ce livre l’Appendice, où sont discutés les motifs de l’ordre nouveau des livres.

§ 6. Socrate. On peut remarquer qu’Aristote a commencé son ouvrage par une critique des théories de Platon, son maître, et qu’il le termine de même.