Page:Aristote - La Politique.djvu/448

Cette page n’a pas encore été corrigée

les causes de révolution doivent être les mêmes à peu près dans les monarchies que dans les républiques. L’injustice, la peur, le mépris, ont presque toujours déterminé les conspirations des sujets contre les monarques. L’injustice les a cependant causées moins souvent encore que l’insulte, et parfois aussi les spoliations individuelles. Le but que se proposent les conspirations dans les républiques est aussi le même dans les États soumis à un tyran ou à un roi ; elles ont toujours lieu parce que le monarque est comblé d’honneurs et de richesses, que lui envient tous les autres.

§ 9. Les conspirations s’attaquent, tantôt à la personne de ceux qui ont le pouvoir, tantôt au pouvoir lui-même. Le sentiment d’une insulte pousse surtout aux premières ; et comme l’insulte peut être de bien des genres, le ressentiment qu’elle provoque peut avoir autant de caractères différents. Dans la plupart des cas, la colère en conspirant ne songe qu’à la vengeance ; et elle n’est point ambitieuse. Témoin le sort des Pisistratides : ils avaient déshonoré la sœur d’Harmodius ; Harmodius conspira pour venger sa sœur ; Aristogiton, pour soutenir Harmodius. La conspiration tramée contre Périandre, tyran d’Ambracie, n’eut pas d’autre motif qu’une plaisanterie du tyran, qui, dans une orgie, avait demandé à l’un de ses mignons s’il ne l’avait pas rendu mère.

§ 10. Pausanias tua Philippe,