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quelques faits du premier genre. À Érétrie, l’oligarchie des chevaliers fut renversée par Diagoras, froissé dans de légitimes prétentions de mariage. L’arrêt d’un tribunal causa la révolution d’Héraclée ; une affaire d’adultère, celle de Thèbes. Le châtiment était mérité ; mais le moyen fut séditieux, à Héraclée, contre Euétion ; à Thèbes, contre Archias. L’acharnement de leurs ennemis fut si violent qu’on les exposa tous deux, en place publique, attachés au pilori.

§ 11. Bien des oligarchies se sont perdues par l’excès de leur despotisme, et ont été renversées par des membres du gouvernement même, qui avaient à se plaindre de quelque injustice. C’est l’histoire des oligarchies de Cnide et de Chios. Parfois un événement tout accidentel amène la révolution dans la république et dans les oligarchies. Dans ces systèmes, on exige des conditions de cens pour l’entrée du sénat et des tribunaux, et pour les autres fonctions. Or souvent le premier cens a été fixé d’après la situation du moment, de manière à donner le pouvoir, dans l’oligarchie, seulement à quelques citoyens, et aux classes moyennes, dans la république. Mais quand l’aisance vient à se répandre, par suite de la paix ou de telle autre circonstance favorable, les propriétés, tout en restant les mêmes, augmentent beaucoup de valeur, et payent plusieurs fois