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CHAPITRE V

Du pouvoir domestique ; rapports du mari à la femme, du père aux enfants. — Vertus particulières et générales de l’esclave, de la femme et de l’enfant. — Différence profonde de l’homme et de la femme ; erreur de Socrate ; louables travaux de Gorgias. — Qualités de l’ouvrier. — Importance de l’éducation des femmes et de celle des enfants.

§ 1. Nous avons dit que l’administration de la famille repose sur trois sortes de pouvoirs : celui du maître, dont nous avons parlé plus haut, celui du père, et celui de l’époux. On commande à la femme et aux enfants comme à des êtres également libres, mais soumis toutefois à une autorité différente, républicaine pour la première, et royale pour les autres. L’homme, sauf les exceptions contre nature, est appelé à commander plutôt que la femme, de même que l’être le plus âgé et le plus accompli est appelé à commander à l’être plus jeune et incomplet.

§ 2. Dans la constitution républicaine, on passe ordinairement par une alternative d’obéissance et d’autorité, parce que tous les membres doivent y être naturellement égaux et semblables en tout ; ce qui n’empêche pas qu’on cherche à distinguer la position de chef et de subordonné, tant qu’elle dure, par quelque signe extérieur, par des dénominations, par des honneurs. C’est aussi ce que pensait Amasis, quand il racontait l’histoire de sa cu-