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se prétendent, sacrifiés à des privilégiés ; tantôt par le désir de l’inégalité et de la prédominance politiques, lorsque, en dépit de l’inégalité qu’ils se supposent, ils n’ont pas plus de droits que les autres, ou n’en ont que d’égaux, ou même de moins étendus.

§ 2. Ces prétentions peuvent être raisonnables, comme aussi elles peuvent être injustes. Par exemple, inférieur, on s’insurge pour obtenir l’égalité ; l’égalité une fois obtenue, on s’insurge pour dominer. Telle est donc, en général, la disposition d’esprit des citoyens qui commencent la révolution. Leur but, quand ils s’insurgent, c’est d’atteindre la fortune et les honneurs, ou bien de fuir l’obscurité et la misère ; car souvent la révolution n’a eu pour objet que de soustraire quelques citoyens, ou leurs amis, à une flétrissure ou au payement d’une amende.

§ 3. Enfin, quant aux causes et aux influences particulières qui déterminent la disposition morale et les désirs que nous avons signalés, elles sont, si l’on veut au nombre de sept, bien qu’on puisse à son gré en compter encore davantage. Deux d’abord sont identiques aux causes indiquées plus haut, bien qu’elles n’agissent point ici de la même manière. L’ambition