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spéciaux, nommés alors chefs des matelots, des cavaliers, des phalanges ; ou bien même, suivant les subdivisions de ces premières charges, chefs de galères, chefs de bataillon, chefs de tribu, chefs de tel autre corps qui n’est qu’une partie des premiers. Chacune de ces fonctions est une branche de l’administration militaire, qui renferme toutes les nuances qu’on vient d’indiquer.

§ 10. Quelques magistratures, et l’on pour-rait peut-être dire toutes, maniant souvent les fonds publics, il faut nécessairement que celle qui reçoit et apure les comptes des autres, en soit totalement séparée, et n’ait exclusivement que ce soin. Les fonctionnaires qui la remplissent se nomment tantôt Contrôleurs, tantôt Examinateurs, ou Vérificateurs, ou Agents du trésor. Au-dessus de ces magistratures et de beaucoup la plus puissante de toutes, car c’est d’elle souvent que dépendent la fixation et la rentrée des impôts, est cette magistrature qui préside l’assemblée générale, dans les Etats où le peuple est souverain. Il faut en effet des fonctionnaires spéciaux pour convoquer le souverain en assemblée. Tantôt on les appelle Com¬missaires préparateurs, parce qu’ils préparent les délibérations, tantôt Sénateurs, surtout dans les Etats où le peuple décide en dernier ressort. Telles sont à peu près toutes les magistratures politiques.

§ 11. Reste encore un soin fort différent de tous les précédents : c’est celui qu’on doit au culte des Dieux,