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§ 6. Mais il est bon que ces difficiles fonctions n’appartiennent point à une magistrature unique. Il faut les partager entre les membres des divers tribunaux, et suivant la nature des actions et des instances judiciaires. En outre, les magistratures qui sont étrangères au jugement pourront se charger parfois de l’exécution ; et dans les causes où figurent des jeunes gens, les exécutions seront confiées de préférence à de jeunes magistrats. Quant aux poursuites qui atteignent des magistrats en place, il faut avoir soin que la magistrature qui exécute soit autre que celle qui a condamné ; que, par exemple, les inspecteurs de la ville appliquent les arrêts des inspecteurs du marché, comme les arrêts des premiers seront appliqués par d’autres. Plus l’animadversion excitée contre les agents sera faible, plus l’exécution sera complète. C’est doubler la haine que de remettre aux mêmes mains la condamnation et l’exécution ; c’est rendre l’exécration générale que d’étendre à tous les objets les fonctions de juge et d’exécuteur, en les laissant toujours aux mêmes individus.

§ 7. Souvent on distingue les fonctions de geôlier de celles d’exécuteur : témoin à Athènes, le tribunal des Onze. Cette séparation de fonctions est bonne ; et l’on doit chercher aussi des moyens adroits pour rendre moins odieux l’emploi de geôlier, qui est tout aussi nécessaire que les autres emplois dont nous avons parlé. Les