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§ 2. En ce qui concerne les besoins indispensables de la cité, le premier objet de surveillance, c’est le marché public, qui doit être sous la direction d’une autorité veillant aux conventions qui s’y passent et à sa bonne tenue. Dans presque toutes les villes, il y a nécessité pour les citoyens de vendre et d’acheter, afin de satisfaire leurs mutuels besoins ; et c’est là peut-être la plus importante garantie de ce bien-être qu’ont cherché, ce semble, les membres de la cité, en se réunissant dans une association commune.

§ 3. Un autre objet qui vient après celui-ci, et qui y tient de fort près, c’est la conservation des propriétés publiques et particulières. Cette charge comprend la tenue régulière de la cité, l’entretien et la réparation des édifices qui se dégradent et des chemins publics, le règlement des limites pour chaque propriété, afin de prévenir les contestations ; en un mot, toutes les matières de même ordre que celles-ci. Ce sont là des fonctions, comme on les appelle ordinairement, de police urbaine. Or, elles sont fort variées, et l’on peut, dans les États bien peuplés, les partager entre plusieurs mains. Ainsi, on établit des architectes spéciaux pour les murailles, des inspecteurs des eaux et fontaines, des surveillants du port.

§ 4. Il est une autre magistrature analogue à celle-là et aussi nécessaire qu’elle, s’occupant des mêmes soins, mais qui ne régit que les campagnes et l’extérieur de la cité. Les fonctionnaires qui l’exercent sont nommés tantôt Inspecteurs