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beaucoup de fortune. Là où les hoplites sont en grand nombre, la seconde espèce d’oligarchie peut s’établir ; car cette infanterie pesante se compose généralement de riches plutôt que de pauvres. Au contraire, l’infanterie légère et la marine sont des éléments tout démocratiques.

§ 4. Aussi, dans les États où ces deux éléments se rencontrent en masse, les riches, comme on peut le voir de nos jours, ont-ils souvent le dessous quand on en vient à la guerre civile. Pour porter remède à ce mal, on peut imiter la méthode des généraux qui, dans le combat, savent mêler à la cavalerie et aux hoplites une proportion convenable de troupes moins pesantes. Dans les séditions, les pauvres l’emportent souvent sur les riches, en ce que, moins lourdement armés, ils peuvent combattre avec avantage contre la cavalerie et la grosse infanterie.

§ 5. Aussi, l’oligarchie qui prend son infanterie légère dans les dernières classes du peuple, ne la forme que contre elle-même. Il faut au contraire, en profitant de la diversité des âges et en tirant parti des plus âgés comme des plus jeunes, faire exercer les fils des oligarques dès leur enfance à toutes les manœuvres de l’infanterie légère, et les appliquer, dès qu’ils sortent de l’adolescence, aux plus rudes travaux, comme de véritables athlètes. L’oligarchie d’ailleurs aura soin d’accorder des droits politiques au peuple, soit à la condition du cens