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fêtes religieuses, peu fréquentes mais publiques ; il faut confondre autant que possible les relations des citoyens entre eux, en ayant soin de rompre toutes les associations antérieures.

§ 12. Toutes les ruses des tyrans peuvent même trouver place dans cette démocratie, par exemple, la désobéissance permise aux esclaves, chose peut-être utile jusqu’à certain point, la licence des femmes et des enfants. On accordera de plus à chacun la faculté de vivre comme bon lui semble. À cette condition, bien des gens ne demanderont pas mieux que de soutenir le gouvernement ; car les hommes en général préfèrent une vie sans discipline à une vie sage et régulière.


§ 1. Je viens de présenter. Le sujet que rappelle ici Aristote a été traité par lui, liv. VI (4e), ch. iv, § 2. Quand il veut parler d’une question antérieure, il se sert des mots : « dans les premières études, antérieurement » . Ici le texte a un sens plus précis, et il indique que la partie de l’ouvrage qu’Aristote veut désigner précède immédiatement celle-ci. Ce passage est encore une nouvelle preuve en faveur de mon opinion sur l’ordre des livres. Voir plus haut, dans ce livre, ch. 1, §§ 1, 5, 9, et liv. VI (4e), ch. ii, § 1 et suiv. Voir aussi l’Appendice.

Que j’ai indiquée. Plus haut, liv. VI, ch. v, § 3, et ch. x, § 2, Aristote a placé les agriculteurs en première ligne parmi les diverses classes dupeuple.

Aussi la démocratie. Cette remarque est profonde, et l’on ne peut douter que la démocratie n’ait dû à cette cause les progrès immenses qu’elle a faits en France. Elle travaille sans cesse.Voir liv. XVIII, Montesquieu, Esprit des Lois, ch. i.

§ 2. À Mantinée. On peut entre-voir, dans cette organisation de la république de Mantinée, une forme à peu près représentative. C’est peut-être la seule trace qu’en offre l’antiquité. On sait que Mantinée fut détruite par Agésilas dans la XCVIIIe olympiade, vers 387 avant J.-C., et rebâtie plus tard. On peut croire que ce système de gouvernement a été en vigueur à Mantinée, tant avant la destruction de la ville qu’après son rétablissement.

§ 3. Dont j’ai déjà parlé plus haut. Voir des théories analogues, § 1.

§ 5. Individuelle. Voir plus bas, liv. VIII (5e), ch. vi, § 6. Les lots primitifs. Voir plus haut, livre II, ch. vi, § 10. Oxylus. Oxylus paraît avoir régné sur les Eléens. Pausanias est le seul auteur qui en parle (Voyage de l’Elide, ch. III et IV). On ne sait sur cette loi d’Oxylus que ce qu’en dit ici Aristote.

§ 6. Aphytéens. J’ai dû adopter ici la correction de Sylburge, quoique tous les manuscrits donnent « Aphytaliens », ainsi que la vieille traduction. Héraclide de Pont, à la fin de son petit traité sur les Etats, a dit quelques mots des Aphytéens, dont il vante la justice et la probité. Aphytis est, suivant Xénophon (Hellenic., lib.V, cap. III, § 19), une ville de Thrace. Voir, à ce mot, Etienne de Byzance.

§ 7. Vivant de ses troupeaux. Voir plus haut ce qui est dit des agrculteurs, § 1.

§ 9. Cette forme dernière de la démagogie. Aristote, ici, a sans doute en vue la démocratie athénienne. Nous avons indiqué plus haut. Voir plus haut la même pensée, liv. VI, ch. iv, § 4.

§ 10. La révolution de Cyrène. Voir Héraclide de Pont, p. 510, et Hérodote, Melpomène, ch. CLII et suiv. p. 228, édition Firmin Didot.

§ 11. Clisthène établit dix tribus au lieu de quatre. Voir plus haut, livre III, chap. I, § 10. Machiavel donne à peu près le même conseil qu’Aristote. Discours sur les Déc. de Tite-Live, liv. I, ch. xxvi.



CHAPITRE III. Suite de la théorie de l’organisation du pouvoir dans la démocratie. Conditions nécessaires à la durée des démocraties ; ne pas exagérer les conséquences du principe démocratique ; éviter l’oppression des riches et les confiscations au profit du trésor public ; s’attacher à procurer au peuple une aisance générale ; moyens employés par quelques gouvernements.

§ 1. Pour le législateur et pour ceux qui veulent fonder un gouvernement démocratique, instituer ce gouvernement n’est ni la seule ni la plus grande difficulté ; c’est bien plutôt de savoir le faire vivre. Un gouvernement quel qu’il soit peut toujours bien durer deux ou trois jours. Mais en étudiant, comme nous l’avons fait plus haut, les causes de salut et de ruine