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§ 3. Nous avons également dit à quels États la démocratie convient, quel peuple peut supporter les institutions oligarchiques, et quels sont, suivant les cas, les avantages des autres systèmes. Mais il ne suffit pas de savoir quel est le système que, selon les circonstances, il convient de préférer pour les États ; ce qu’il faut surtout connaître, c’est le moyen d’établir ce gouvernement-là ou tel autre. Examinons rapidement cette question. Parlons d’abord de la démocratie, et nos explications suffiront pour faire bien comprendre la forme politique diamétralement opposée à celle-là, et qu’on appelle vulgairement l’oligarchie.

§ 4. Nous n’omettrons dans cette recherche aucun des principes démocratiques, ni aucune des conséquences qui paraissent en découler ; car c’est de leur combinaison que résultent les nuances de la démocratie, si nombreuses et si diverses. J’assigne deux causes à ces variétés de la démocratie. La première, et je l’ai dit, c’est la variété même des classes, qui la composent, ici des laboureurs, là des artisans, ailleurs des mercenaires. La combinaison du premier de ces éléments avec le second, ou du troisième avec les deux autres, forme non pas seulement une démocratie plus ou moins bonne, mais essentiellement différente.

§ 5. Quant à la seconde cause, la voici : les institutions qui dérivent du principe démocratique, et qui en paraissent une conséquence toute spéciale, changent complétement, par leurs combinaisons diverses, la nature des démocraties. Ces institutions peuvent être moins nombreuses