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même moins longue, tantôt d’une année ou davantage. Les pouvoirs doivent-ils être conférés à vie et à longues échéances, ou suivant un système différent ? Faut-il qu’un même individu puisse en être revêtu à plusieurs reprises, ou bien seulement une fois, sans jamais pouvoir y aspirer une seconde ?

§ 2. Et quant à la composition même des magistratures, quels en seront les membres ? Qui les nommera ? Dans quelle forme les nommera-t-on ? Il faut connaître toutes les solutions possibles de ces diverses questions, et les appliquer ensuite, selon le principe et l’utilité des différents gouvernements. Il est d’abord assez embarrassant de préciser ce qu’on doit entendre par magistratures. L’association politique exige bien des sortes de fonctionnaires, et l’on aurait tort de considérer comme de vrais magistrats tous ceux qui reçoivent quelque pouvoir, soit par l’élection, soit par la voie du sort. Les pontifes, par exemple, ne sont-ils pas tout autre chose que des magistrats politiques ? Les chorèges, les hérauts, les ambassadeurs ne sont-ils pas aussi des fonctionnaires électifs ?

§ 3. Mais certaines charges sont toutes politiques, et agissent dans un ordre spécial de faits, ou sur le corps entier des citoyens : le général, par exemple, commande à tous les membres de l’armée ; ou bien sur une portion seulement de la cité : telles sont les charges d’inspecteur des femmes ou des enfants. D’autres fonctions sont, on peut dire, d’économie publique ; par exemple, celles d’intendant des vivres, qui sont aussi électives. D’autres enfin sont serviles, et on