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ne se rend pas au tribunal, et l’on ne paye pas le pauvre pour y siéger ; dans les démocraties au contraire, indemnité aux pauvres, sans amende pour les riches. C’est un terme commun et moyen de ces institutions diverses que la réunion de toutes deux : amende aux riches, indemnité aux pauvres ; et l’institution nouvelle est républicaine, car elle n’est que le mélange des deux autres. Voilà pour le premier mode de combinaison.

§ 3. Le second consiste à prendre une moyenne entre les dispositions arrêtées par l’oligarchie et par la démocratie. Ici, par exemple, le droit d’entrée à l’assemblée politique s’acquiert sans aucune condition de cens, ou du moins par un cens modique, là par un cens extrêmement élevé ; le moyen terme est de n’adopter aucun des taux fixés de part et d’autre ; il faut prendre la moyenne entre les deux. Troisièmement, on peut à la fois faire des emprunts, et à la loi oligarchique et à la loi démocratique. Ainsi, la voie du sort pour la désignation des magistrats est une institution démocratique. Le principe de l’élection, au contraire, est oligarchique ; de même que ne point exiger de cens pour les magistratures appartient à la démocratie, et qu’en exiger un appartient à l’oligarchie. L’aristocratie et la république puiseront leur système, qui acceptera ces deux dispositions, dans l’une et dans l’autre ; à l’oligarchie, elles prendront l’élection ; à la démocratie, l’affranchissement du cens. Voilà comment on peut combiner l’oligarchie et la démocratie.

§ 4. Mais pour que le résultat sorti de ces combinaisons soit un mélange parfait d’oligarchie et de démocratie, il faut qu’on puisse nommer indifféremment