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vertu soit l’objet spécial de l’État lui-même, pour qu’il renferme dans son sein des citoyens aussi distingués par leurs vertus que peuvent l’être ceux de l’aristocratie. Quand donc la richesse, la vertu et la multitude ont des droits politiques, la constitution peut être encore aristocratique, comme à Carthage ; et même quand la loi ne tient compte, comme à Sparte, que des deux derniers éléments, la vertu et la multitude, la constitution est un mélange de démocratie et d’aristocratie. Ainsi, l’aristocratie, outre sa première et plus parfaite espèce, a encore les deux formes que nous venons de dire ; elle en a même une troisième que présentent tous les États qui penchent, plus que la république proprement dite, vers le principe oligarchique.


§ 1. Dynastie. Ce mot, que j’ai dû paraphraser, signifie proprement le gouverneraient héréditaire des forts. C’est pour Aristote le dernier terme de l’oligarchie. Sainte-Croix (des Anciens Gouv. fédér., liv. Il, ch. VIII), propose de le rendre paru polytyrannie ; c’est en effet la pensée de l’auteur, quoique l’expression ne soit pas très juste.

§ 4. Que nous nous sommes tracé. Voir plus haut, ch. IV, § 3. Seulement, dans ce dernier passage, Aristote a mis en troisième lieu l’espèce qu’il met ici en seconde ligne. Les nouvelles divisions présentées ici ne sont pas d’accord avec les précédentes, et l’on peut trouver qu’elles font double emploi à certains égards, bien qu’Aristote recherche non plus les caractères, mais les causes des diverses espèces de démocratie. Il y a quelque désordre dans tout ce passage.

§ 9. Suivant l’opinion commune. Ce n’est pas celle d’Aristote, puisqu’il réduit, avec raison, à trois, et non à quatre, les principales Constitutions. Voir plus haut, liv. III, ch. V, § 1, et dans ce liv. VI, ch. II, § 1.

Platon…. dans ses deux Républiques. La première dans la République, la seconde dans les Lois. Voir plus haut le IIe livre, chapitres I, II et III.

§ 10. Précédemment. M. Thurot prétend qu’il s’agit ici d’une partie du IIIe liv. que nous ne possédons pas. M. Goettling croit que ce sujet a été discuté par Aristote dans les ch. V et XII du IIIe livre (éd. de Schneider), où l’aristocratie n’a point été traitée à fond, mais simplement nommée. Il est évident qu’il est ici question des IVe (7e) et Ve (8e) livres. Voir ci-dessus, ch, II, §§ 1, et 5, et ch. III, §§ 2 et 10. Voir aussi la fin du IIIe liv. et l’appendice.

L’homme de bien et le bon citoyen. Voir plus haut, liv. III, ch. Il, § 5.

§ 11. Comme à Carthage. Voir liv. II, ch. VIII. Comme à Sparte. Voir, id., ch. VI. Sa première et plus parfaite espèce. Le mot du texte pourrait être pris ici pour signifier l’aristocratie dont il a été parlé « en premier lieu », aussi.bien que pour signifier la première, la meilleure des aristocraties. Pris dans ce sens, ce passage serait un argument de plus ajouté à tous ceux que j’ai déjà indiqués, pour le changement d’ordre dans les livres. Voir plus haut, § 10, dans ce chapitre, et plus loin, ch. VI, § 5. Voir aussi l’appendice.

CHAPITRE VI. Idée générale de la république ; ses rapports avec la démocratie. Éléments que l’État doit combiner ; la liberté et la richesse sont ceux qui forment surtout la république, en se mélangeant diversement ; rapports de la république avec l’aristocratie.

§ 1. Nous n’avons plus à nous occuper que de deux