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lui surprendre. D’un autre côté, tous ceux qui croient avoir à se plaindre des magistrats ne manquent pas d’en appeler au jugement exclusif du peuple ; celui-ci accueille volontiers la requête, et tous les pouvoir légaux sont alors anéantis.

§ 7. C’est là, on peut le dire avec raison, une déplorable démagogie. On peut lui reprocher de n’être plus réellement une constitution. Il n’y a de constitution qu’à la condition de la souveraineté des lois. Il faut que la loi décide des affaires générales, comme le magistrat décide des affaires particulières, dans les formes prescrites par la constitution. Si donc la démocratie est une des deux espèces principales de gouvernement, l’État où tout se fait à coups de décrets populaires, n’est pas même à vrai dire une démocratie, puisque les décrets ne peuvent jamais statuer d’une manière générale.

§ 8. Voilà, du reste, ce que nous avions à dire sur les formes diverses de la démocratie.


§ 1. Tarente, dans la Grande-Grèce, dans l’Italie méridionale ; Byzance, où fut depuis Constantinople ; Égine prés des côtes de l’Attique ; Ténédos ; île de la mer Égée, colonies doriennes. Voir die Dorier, d’Ott. Müller, t. II, p. 416, et passim, et Strabon, livre VI, p. 210. Tarente avait été fondée par des Spartiates.Voir plus loin, liv.Vlll (5e), ch. VI, § 2, quelques détails sur cette colonie.

§ 4. Homère, Iliade, chant II, vers 204.

§ 7. À coups de décrets. Quelques commentateurs ont pensé qu’Aristote voulait faire ici la satire du gouvernement athénien.