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Ténédos, de caboteurs. On peut encore comprendre dans la classe inférieure les manœuvres, les gens de fortune trop médiocre pour vivre sans travailler, ceux qui ne sont citoyens et libres que de père ou de mère seulement, et enfin tous les hommes dont les moyens d’existence se rapprochent de ceux que nous venons d’énumérer. Dans la classe élevée, les distinctions se fondent sur la fortune, la noblesse, le mérite, les lumières et sur d’autres avantages analogues.

§ 2. La première espèce de démocratie est caractérisée par l’égalité ; et l’égalité, fondée par la loi dans cette démocratie, signifie que les pauvres n’auront pas de droits plus étendus que les riches, que ni les uns ni les autres ne seront exclusivement souverains, mais qu’ils le seront dans une proportion pareille. Si donc la liberté et l’égalité sont, comme parfois on l’assure, les deux bases fondamentales de la démocratie, plus cette égalité des droits politiques sera complète, plus la démocratie existera dans toute sa pureté ; car le peuple y étant le plus nombreux, et l’avis de la majorité y faisant loi, cette constitution est nécessairement une démocratie. Voilà donc une première espèce.

§ 3. Après elle, en vient une autre où les fonctions publiques sont à la condition d’un cens qui d’ordinaire est fort modique. Les emplois y doivent être accessibles à tous ceux qui possèdent le cens fixé, et fermés à ceux qui ne le possèdent pas. Dans une troisième espèce de démocratie, tous les citoyens dont le titre n’est pas contesté, arrivent aux magistratures ; mais la loi règne souverainement. Dans une autre, il suffit pour être magistrat d’être citoyen à un titre quelconque, la souveraineté restant encore à la loi. Une cinquième espèce