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Ici, une classe nombreuse prépare les subsistances pour la société, ce sont les laboureurs ; là, les artisans forment une autre classe adonnée à tous les arts sans lesquels la cité ne saurait vivre, les uns absolument nécessaires, les autres de jouissance et d’ornement. Une troisième classe est la classe commerçante, en d’autres termes, la classe qui vend et qui achète dans les grands marchés, dans les boutiques. Une quatrième classe se compose des mercenaires. Une cinquième est formée des guerriers, classe aussi indispensable que toutes les précédentes, si l’État veut se défendre de l’invasion et de l’esclavage ; car est-il possible de supposer qu’un État, vraiment digne de ce nom, puisse être regardé comme esclave par nature ? L’État se suffit nécessairement à lui-même ; l’esclavage ne le peut pas.

§ 12. Dans la République de Platon, cette question a été traitée d’une manière fort ingénieuse, mais bien insuffisante. Socrate y avance que l’État se compose de quatre classes tout à fait indispensables : tisserands, laboureurs, cordonniers, maçons. Puis, trouvant sans doute cette association incomplète, il y ajoute le forgeron, le pasteur de bestiaux, et enfin le négociant et le marchand ; et il croit sans doute avoir rempli par là toutes les lacunes de son premier plan. Ainsi, à ses