Page:Aristote - La Politique.djvu/300

Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE III. La différence des constitutions naît de la différence même des éléments sociaux ; la pauvreté et la richesse donnent naissance à deux formes principales de constitutions, la démocratie et l’oligarchie ; caractère essentiel de l’une et de l’autre ; le nombre n’est pas la condition capitale ; c’est la fortune. Énumération des parties nécessaires de l’État ; critique du système de Platon ; toutes les fonctions sociales peuvent être cumulées ; il n’y a que la pauvreté et la richesse qui ne puissent être réunies dans les mêmes mains.

§ 1. Ce qui multiplie les formes de constitutions, c’est précisément la multiplicité des éléments qui entrent toujours dans l’État. D’abord, tout État se compose de familles comme on peut le voir ; ensuite, dans cette multitude d’hommes, il y a nécessairement des riches, des pauvres, et des fortunes intermédiaires. Parmi les riches comme parmi les pauvres, les uns possèdent des armes, les autres n’en ont pas. Le bas peuple se partage en laboureurs, marchands, artisans. Même parmi les classes élevées, il y a bien des nuances de richesses et de propriétés, qui sont plus ou moins étendues. L’entretien des chevaux, par exemple, est une dépense que les riches seuls peuvent en général supporter.

§ 2. Aussi dans les anciens temps, tous les États dont la force militaire consistait en cavalerie étaient des États oligarchiques. La cavalerie était alors