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de côté, pour le moment, cette divergence d’opinion. Mais nous déterminerons d’abord, pour la démocratie et l’oligarchie, le nombre de ces espèces diverses que nous attribuons à l’une et à l’autre. Entre ces différentes formes, quelle est la plus applicable et la meilleure après le gouvernement parfait, s’il est toutefois une constitution aristocratique autre que celle-là qui offre encore quelque mérite ? Ensuite, quelle est, de toutes les formes politiques, celle qui peut convenir à la pluralité des États ?

§ 5. Nous rechercherons encore, parmi les constitutions inférieures, quelle est la constitution préférable pour tel peuple donné ; car évidemment, selon les peuples, la démocratie est meilleure que l’oligarchie ; et réciproquement. Puis, en adoptant l’oligarchie ou la démocratie, comment doit-on en organiser les nuances diverses ? Et pour terminer, après avoir rapidement, mais comme il convient, passé toutes ces questions en revue, nous essayerons de déterminer les causes les plus ordinaires de la chute et de la prospérité des États, soit en général pour toutes les constitutions, soit en particulier pour chacune d’elles.


§ 1. Dans notre première étude. Voir plus haut, liv. III, ch. V. L’aristocratie. Voici un des passages les plus formels qu’on puisse alléguer contre l’ordre actuel des livres de la Politique. Il a été parlé tout au long, dans le IIIe livre, de la royauté ; mais en suivant l’ancien ordre, il n’a pas encore été dit un seul mot de l’aristocratie. Or, Aristote déclare qu’en traitant de la parfaite république, du gouvernement modèle, il a entendu traiter de l’aristocratie. Donc les anciens VIIe et VIlle livres, où il expose le système du gouvernement modèle, viennent avant le IVe. M. Goettling n’a pas pensé à discuter ce passage. Voir l’appendice, la fin du IIIe livre et le commencement du IVe (7e). Du reste, je prie le lecteur qui voudra s’assurer de la légitimité du nouvel ordre des livres, de donner la plus grande attention à ce passage, et de le rapprocher du résumé si formel qu’Aristote fait dans ce chapitre même de la composition entière de son ouvrage. Voir plus bas dans ce paragraphe et § 5. Ce qui constitue spécialement la royauté. Ceci en effet a été traité, livre III, chapitre V, §§ 1 et 2, et chapitres IX et X.

§ 3. Un écrivain. C’est Platon ; voir le Politique, p. 459, trad. de M. Cousin.

§ 5. Et pour terminer. Ce passage, où Aristote indique la matière des livres suivants, prouve évidemment deux choses : 1° Que le gouvernement modèle, dont il ne parle pas, a été traité antérieurement dans les anciens VIIe et VIIIe livres, qui doivent venir après le IIIe ; 2° Que le prétendu Ve livre, qui traite des révolutions, doit venir en dernier lieu ; et que le VIe livre des éditions ordinaires doit être placé, comme du reste le contenu même l’indique assez, après l’ancien IVe. Je ne comprends pas comment on a pu tirer de ce pas-age un argument pour l’ordre actuel des livres. M. Goettling a oublié de donner ici son avis. Voir l’appendice, la préface, la fin du IIIe livre et le commencement du IVe (7e).