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des autres, qui embrassent le genre de vie que le besoin leur impose.

§ 6. Cette possession des aliments est, comme on peut le voir, accordée par la nature aux animaux aussitôt après leur naissance, et tout aussi bien après leur entier développement. Certains animaux, au moment même de la ponte, produisent en même temps que le petit la nourriture qui doit lui suffire jusqu’à ce qu’il soit en état de se pourvoir lui-même. C’est le cas des vermipares et des ovipares. Les vivipares portent pendant un certain temps en eux-mêmes les aliments dès nouveau-nés ; ce qu’on nomme le lait n’est pas autre chose.

§ 7. Cette possession des aliments est également acquise aux animaux quand ils sont entièrement développés ; et il faut croire que les plantes sont faites pour les animaux, et les animaux, pour l’homme. Privés, ils le servent et le nourrissent ; sauvages, ils contribuent, si ce n’est tous, au moins la plupart, à sa subsistance et à ses besoins divers ; ils lui fournissent des vêtements et encore d’autres ressources. Si donc la nature ne fait rien d’incomplet, si elle ne fait rien en vain, il faut nécessairement qu’elle ait créé tout cela pour l’homme.

§ 8. Aussi la guerre est-elle encore en quelque sorte un moyen naturel d’acquérir, puisqu’elle comprend cette chasse que l’on doit donner aux bêtes fauves et