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parce que les spectateurs se faisaient aisément à la voix qu’ils entendaient la première. Ceci est également vrai dans nos rapports, et avec nos semblables, et avec les choses qui nous entourent. La nouveauté est toujours ce qui nous charme le plus. Ainsi, qu’on rende étranger à l’enfance tout ce qui porte une mauvaise empreinte ; et surtout, qu’on en écarte tout ce qui sent le vice ou la malveillance.

§ 11. De cinq à sept ans, il faut que les enfants assistent pendant deux années aux leçons qui, plus tard, seront faites pour eux. D’ailleurs, l’éducation comprendra nécessairement deux époques distinctes, depuis sept ans jusqu’à la puberté, et depuis la puberté jusqu’à vingt-un ans. On se trompe souvent quand on ne veut compter la vie que par périodes septénaires. Il faut bien plutôt suivre pour cette division la marche même de la nature ; car les arts et l’éducation ont uniquement pour but d’en combler les lacunes.

§ 12. Voyons donc en premier lieu s’il convient que le législateur impose une règle à l’enfance. Nous verrons ensuite s’il vaut mieux que l’éducation soit faite en commun par l’Etat, ou laissée aux familles, comme dans la plupart des gouvernements actuels ; et nous dirons enfin sur quels objets elle doit porter.

FIN DU LIVRE QUATRIEME.