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corps un développement régulier. Il est utile encore, , dès la plus tendre enfance, de les habituer à l’impression du froid ; et cet usage n’est pas moins utile pour la santé que pour les travaux de la guerre. Aussi, bien des peuples barbares ont-ils la coutume tantôt de plonger leurs enfants dans l’eau froide, tantôt de ne leur donner qu’un vêtement fort léger ; et c’est ce que font les Celtes.

§ 3. Pour toutes les habitudes qu’on peut contracter, il vaut mieux s’y prendre dès l’âge le plus tendre, en ayant soin de procéder par degrés ; et la chaleur naturelle des enfants leur fait très aisément affronter le froid. Tels sont à peu près les soins qu’il importe le plus d’avoir pour le premier âge.

§ 4. Quant à l’âge qui suit celui-là et qui s’étend jusqu’à cinq ans, on ne peut encore en exiger ni une application intellectuelle, ni des fatigues violentes, qui arrêteraient la croissance. Mais on peut lui demander l’activité nécessaire pour éviter une entière paresse de corps. On peut alors provoquer les enfants à l’action par divers moyens, mais surtout par le jeu ; et les jeux qu’on leur donne ne doivent être ni indignes d’hommes libres, ni trop pénibles, ni trop faciles.

§ 5. Surtout que les magistrats chargés de l’éducation et qu’on nomme pédonomes, veillent avec le plus grand soin