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femmes, qu’on les mariait trop tôt,« sans penser à la récolte des fruits» .

§ 5. L’union dans un âge plus formé n’est pas moins utile pour assurer la modération des sens. Les femmes qui ont trop tôt senti l’amour, paraissent douées en général d’un excessif tempérament. Pour les hommes, l’usage du sexe durant leur croissance nuit au développement du corps, qui ne cesse d’acquérir de la force qu’à un moment fixé par la nature, au delà duquel il ne peut plus croître.

§ 6. On peut donc déterminer l’époque du mariage, à dix-huit ans pour les femmes, et à trente-sept ou un peu moins pour les hommes. Dans ces limites, le moment de l’union sera précisément celui de toute la force ; et les époux auront un temps égal pour procréer convenablement, jusqu’à ce que la nature leur ôte la puissance génératrice. Ainsi leur union pourra être féconde, et au moment de toute leur vigueur, si, comme on doit le croire, la naissance des enfants suit immédiatement le mariage, et jusqu’au déclin de l’âge, c’est-à-dire vers soixante-dix ans pour les maris.