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CHAPITRE XIV : Suite. De l’éducation des enfants dans la cité parfaite ; soins que le législateur doit donner à la génération ; de l’âge des époux ; conditions indispensables pour que l’union soit tout ce qu’elle doit être ; dangers des unions trop précoces ; soins à prendre pour les femmes enceintes ; abandon des enfants difformes et eu surnombre ; avortement ; punition de l’infidélité. § 1. Si c’est un devoir du législateur d’assurer dès le principe aux citoyens qu’il élève des corps robustes, ses premiers soins doivent s’attacher aux mariages des parents, et aux conditions de temps et d’individus requises pour les contracter. Ici deux choses sont à considérer, les personnes et la durée probable de leur union, afin que les âges soient toujours dans un rapport convenable, et que les facultés des deux époux ne discordent jamais, le mari pouvant encore avoir des enfants, quand la femme est devenue stérile, ou réciproquement ; car ce sont là, dans les unions, des germes de querelles et de mésintelligence.

§ 2. Ceci importe, en second lieu, pour le rapport des âges entre les parents et les enfants, qui les doivent remplacer. Il ne faut pas qu’il y ait entre les pères et les enfants une excessive différence ; car alors la gratitude des enfants, envers des parents trop âgés, est complètement vaine, et les parents ne peuvent assurer à leur famille les secours dont elle a besoin. Il ne faut pas non plus que cette différence des âges soit trop faible ; car ce sont d’autres