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en déterminant l’étendue et les conditions du territoire, nous nous sommes bornés à des à-peu-près ; mais il ne faut pas exiger, dans de simples considérations théoriques, la même exactitude que dans des observations de faits qui nous sont fournies par les sens.

CHAPITRE VII

Suite. Des éléments indispensables à l’existence de la cité ; ils sont de six espèces : les subsistances, les arts, les armes, les finances, le sacerdoce, et enfin la gestion des intérêts généraux et la décision des jugements ; sans ces éléments, la cité ne peut subsister et être indépendante.

§ 1. De même que, dans les autres composés que crée la nature, il n’y a point identité entre tous les éléments du corps entier, quoiqu’ils soient essentiels à son existence, de même on peut évidemment ne pas compter parmi les membres de la cité tous les éléments dont elle a pourtant un besoin indispensable, principe également applicable à toute autre association, qui ne doit se former que d’éléments d’une seule et même espèce. Il faut nécessairement à des associés un point d’unité commune, que leurs portions soient d’ailleurs pareilles ou inégales : les aliments, par exemple, la possession du sol, ou tout autre objet semblable.

§ 2. Deux choses peuvent être faites l’une pour l’autre, celle-ci comme moyen, celle-là comme but, sans qu’il y ait entre elles rien de commun que l’action produite par l’une et reçue par l’autre. Tel est le rapport, dans