Page:Aristote - La Politique.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
216
POLITIQUE D’ARISTOTE.

par terre et par mer. Le développement des forces maritimes doit être réglé proportionnellement à l’existence même de la cité. Si cette existence est toute de domination et de relations politiques, il faut que la marine de la cité ait des proportions analogues à ses entreprises. § 7. L’État n’a généralement pas besoin de cette population énorme que composent les gens de mer ; ils ne doivent jamais être membres de la cité. Je ne parle pas des guerriers qui montent les flottes, qui les commandent et qui les dirigent ; ceux-là sont des citoyens libres et sont pris dans les troupes de terre. Partout où les gens de la campagne et les laboureurs sont nombreux, il y a nécessairement abondance de marins. Quelques États nous fournissent des preuves de ce fait : le gouvernement d’Héraclée[1], par exemple, quoique la cité comparée à tant d’autres soit fort petite, n’en équipe pas moins de nombreuses galères.

§ 8. Je ne pousserai pas plus loin ces considérations sur le territoire de l’État, sur ses ports, ses villes, ses relations avec la mer et ses forces navales.

  1. Voir liv. VIII (5), ch. iv, § 2, et ch. v, § 2.