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l’État d’avoir un maître absolu ?

§ 3. La question d’un généralat de ce genre est un objet de lois réglementaires bien plutôt que de constitution, puisque toutes les constitutions pourraient également l’admettre. Je ne m’arrêterai donc point à la royauté de Sparte. Quant à l’autre espèce de royauté, elle forme une espèce de constitution à part ; je vais m’en occuper spécialement, et parcourir toutes les questions qu’elle peut faire naître.

§ 4. Le premier point, dans cette recherche, est de savoir s’il est préférable de remettre le pouvoir à un individu de mérite, ou de le laisser à de bonnes lois ? Les partisans de la royauté, qui la trouvent si bienfaisante, prétendront, sans nul doute, que la loi, ne disposant jamais que d’une manière générale, ne peut prévoir tous les cas accidentels, et que c’est déraisonner que de vouloir soumettre une science, quelle qu’elle soit, à l’empire d’une lettre morte, comme cette loi d’Egypte, qui ne permet aux médecins d’agir qu’après le quatrième jour de la maladie, et qui les rend responsables, s’ils agissent avant ce délai. Donc, évidemment, la lettre et la loi ne peuvent jamais, par les mêmes motifs, constituer un bon gouvernement. Mais